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Citadelle de Blaye
Retour vers : PATRIMOINE * Les Défenses de Vauban
Gironde
Classée MH
Plan de la citadelle, année 1752
Le Verrou de l’Estuaire ou triptyque Vauban est situé sur l’estuaire de la Gironde, le plus grand d’Europe. Il est composé de trois fortifications : la Citadelle de Blaye, le Fort Pâté et le Fort Médoc.
Vauban disait que cela permettrait d’éviter que Bordeaux ne fasse « la gueuse », c'est-à-dire qu'elle cesse de se vendre à l'ennemi, de lui tendre la main, qu'il soit Anglais pendant la guerre de Cent ans ou encore Espagnol pendant les périodes de Fronde et de Ligue.
Louis XIV ordonne une reconstruction systématique de la forteresse médiévale antérieure, avec pour objectif d’interdire à l’ennemi le passage sur l’estuaire pour protéger la Guyenne et surtout le port de Bordeaux. En 1685, Vauban, envoyé par le roi, constate la faiblesse du système défensif en inspectant les travaux Ferry en cours. Le maréchal propose alors deux nouveaux plans tenant compte des travaux déjà engagés ; les deux projets seront amalgamés et mis en œuvre par Ferry ; le plus gros des travaux s’étale de 1685 à 1689.
Ce vaste complexe militaire qui s’étend sur 38 hectares, est conçu pour faire partie d’un important système défensif devant couvrir tout l’estuaire, fort large à cet endroit.
Sur la rive gauche, un fort carré, le Fort Médoc, est édifié ex nihilo sur un terrain marécageux, ce qui oblige à ne construire que des défenses de terre entourées de palissades.
Au milieu du fleuve, sera érigé sur un banc de sable non stabilisé, le fort Paté, prototype du fort à la mer compact. Cette tour à canon ovale, véritable prouesse technique, permettait de croiser les feux avec ceux des deux rives, situées chacune à 1600 mètres de l’île.
La Citadelle, l’île et la rive gauche de l’estuaire
Photo aérienne : ©Franck Lechenet
Le Verrou de l’Estuaire voulu par Vauban est en place !
La Citadelle de Blaye n’a connu dans toute son histoire qu’un seul siège : tenue par les Anglais en 1814, le siège mené par Napoléon Ier s’est achevé avec son abdication sans la faire tomber.
Les Portes :
La Porte Royale
Entrée principale de la citadelle, elle est située à l’est. La sophistication de son système de défense en fait l'une des réalisations majeures de Vauban : deux ponts-dormants, une demi-lune, une poivrière et un vestibule de forme ovoïde, barré par deux ponts-levis conçus pour la protéger.
La Porte Royale, l’ensemble :
le pont dormant, le pont-levis, le vestibule ovoïde, la deuxième porte
La Porte Royale, première porte après le pont-levis et le pont dormant
La Porte Royale : le vestibule ovoïde, la deuxième porte
L’échauguette est surmontée d’une fleur de lys
La Porte Dauphine
Elle a été édifiée en 1689, quatre ans après la Porte Royale, pour servir de lien entre la citadelle et la ville ; c’est l’autre accès, piéton, à la place forte.
L’accès à la citadelle se fait en plusieurs étapes : un pont dormant donne accès à une demi-lune dotée d’un pavillon puis un second pont plus long et désaxé permet d’enjamber les fossés et de rejoindre la porte proprement dite ; cette entrée en forme de baïonnette, volontairement décalée, évite à la porte d’être exposée à des tirs en enfilade. Ce type d’entrée est caractéristique de l’œuvre de Vauban.
Après être passé sous les voûtes de la porte, on accède à un espace ouvert encadrée de galeries à arcades ornées de bossages.
La Porte Dauphine
et le premier pont dormant donnant accès au pavillon au fond
La Porte Dauphine, le deuxième pont désaxé qui enjambe les fossés
et donne accès à la porte proprement dite
Les Fortifications :
Le Bastion Saint Romain, à l’angle une échauguette
La Tour de l’Aiguillette
Des remparts de la Citadelle, vue au premier plan sur l’une des îles de l’estuaire
et au fond, sur la rive gauche
Une autre vue de l’estuaire
Voir aussi : L'Oeuvre de Vauban