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De village en village, au gré de nos balades !
Colmar
La Petite Venise
Voir l’article "Colmar, l'esprit de l'Alsace" : ICI
Voir d’autres photos de Colmar : ICI
Hunawihr
Ce village pittoresque fut la propriété de la seigneurie de "Horbourg", puis du duché de Wurtemberg. Au début du 17ème siècle, une épidémie de peste sévit et vide peu à peu le village de ses habitants.Puis, à la fin du même siècle, il se repeuple avec l'arrivée de nouvelles familles catholiques et voit s’instaurer le simultaneum, c’est-à-dire l’alternance des cultes (protestant et catholique) au sein d'un même édifice religieux.
Le village est dominé par l'église Saint-Jacques-le-Majeur des XIVème, XVème et XVIème siècles au centre du cimetière fortifié ; à l’intérieur du clocher de 1492, on peut admirer des peintures murales représentant la légende de Saint Nicolas ou dans la nef, la chaire en grès rose du XVIème siècle et son escalier qui traverse le pilier avec lequel elle fait corps. C'est une disposition peu courante et peut-être unique en Alsace.
L'église Saint Jacques, XVème-XVIème siècles, dont le clocher abrite des peintures murales de 1492 représentant la légende de Saint Nicolas
L’escalier de la chaire qui traverse le pilier
Ne pas oublier la fontaine Renaissance Sainte Hune (1324) à côté d’un lavoir ; on raconte à son sujet un miracle attribué à la sainte qui donna aussi son nom au village : lors d’une année de disette, l'eau de la fontaine se transforma en vin que les villageois recueillirent pour remplacer leur récolte perdue en constatant que ce vin était supérieur au meilleur que le vignoble eut jamais produit !
Kaysersberg
La belle maison Loewert 16ème-18ème siècles :
son oriel d'angle et sa Vierge baroque peinte sous la loggia
La première mention de l’existence de Kaysersberg remonte à 1227, année où le roi Henri VII racheta les droits fonciers du château édifié au début du 13è siècle par son père l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen.Ce château fut bâti à un endroit stratégique : à un étranglement de la vallée et sur une colline dominant la route vers la Lorraine."Keisersberg" (mont de l'empereur), doit son existence au château autour duquel une agglomération s’établit rapidement.
Fortifiée dès le 13ème siècle et dotée par le roi Adolphe de Nassau des mêmes privilèges que Colmar, Kaysersberg devint une ville impériale et fit partie de la Décapole de 1354 à 1648.
Après la participation de sa population à la révolte des paysans au XVIème siècle, Kaysersberg capitula et vit le château et l'abbaye d'Alspach pillés, incendiés et dévastés.
Pendant la Guerre de Trente Ans de 1618 à 1648 la ville s’endetta et, exsangue, est obligée d'hypothéquer ses cloches à la ville de Bâle !
Kaysersberg fut ensuite, après la paix de Munster, annexée par la France avec les autres possessions impériales d'Alsace.
La ville a gardé dans ses vieux quartiers le caractère de l’ensemble urbain qu’elle était aux XVIème et XVIIème siècles : maisons de style Renaissance, tours, superbe retable en bois sculpté de 1518 dans l’église et le Pont fortifié construit en 1514 et muni de meurtrières afin de prévenir toute attaque pouvant venir de la Weiss ; au milieu du pont, une chapelle surmontée des armoiries du Saint Empire romain germanique et de celles de la ville abrite une statue polychrome de la Vierge du XVIIIe siècle ; c’est aussi la ville de naissance du docteur Albert Schweitzer.
Coursière à balustrade
Sur le mur de gauche, grande fresque montrant Adolphe de Nassau en 1293 conférant à la cité le titre de ville d’empire
(commémoration du 700ème anniversaire)
Kientzheim
Kientzheim est citée dès 785, sous le nom de "Conesheim". Après avoir appartenu à diverses seigneuries, le village fut donné en gage au XVème siècle au comte de Lupfen, qui s'établit au château, entoura le village de remparts et lui fit conférer les privilèges d'une ville.
Au XVIème siècle, le village devint la propriété de Lazarus von Schwendi, général de l'empereur du Saint Empire.Une légende veut que ce soit Lazarus von Schwendi qui introduisit sur ses terres le cépage de Tokay ou le rapporta après avoir vaincu les Turcs et pris la forteresse de Tokaj. Cette légende n’est que cela puisque le Tokay d’Alsace (le pinot gris) ne correspond en rien aux cépages donnant le vin doux de Tokay et que l’Alsace connaissait le pinot gris depuis le Moyen Âge. Mais les légendes sont tenaces et on peut voir surplombant la fontaine, place de l'Ancienne Douane à Colmar, la statue réalisée par Bartholdi, de Schwendi brandissant un plant de vigne.
Retombée au rang de village après la guerre de Trente ans, Kientzheim eût à souffrir à nouveau pendant la Seconde Guerre Mondiale et fût fortement endommagée au cours de la bataille de la "Poche de Colmar" durant l'hiver 1944 – 1945.
Ville pittoresque dans laquelle on entre par sa Porte Basse défendue par une canonnière en forme de masque grimaçant, dite "Lalli" ; cette figure de pierre peut tirer une langue métallique actionnée pour narguer les agresseurs ; après cette porte se trouve le château des Schwendi.
Le château de Lazare de Schwendi
Niedermorschwihr
Connu sous le nom de "Morswilre" dès 1148, le village est renommé Niedermorschwihr au XVIème siècle afin de le distinguer d'Obermorschwihr situé près d'Eguisheim.
Bien que le village ait souffert, comme tant d’autres en Alsace, de la Guerre de Trente Ans et de la Seconde Guerre Mondiale pour ne citer que celles-là, , il a gardé un caractère typique à travers ses belles maisons Renaissance, de vignerons ou à oriels.
L'église Saint Gall datant du XVIIIème siècle possède une rareté architecturale répertoriée une quinzaine de fois seulement en Europe : son clocher gothique du 13ème siècle à toiture torse.
Pour les gourmands (et gourmets), c’est à Niedermorschwihr que Christine Ferber élabore ses délicieuses confitures.
Le clocher vrillé (tors) de l’Eglise Saint Gall
Ribeauvillé
Le site occupé depuis le néolithique, s’est d’abord appelé "ferme de Ratbald" qui est devenu en allemand moderne "Rappoltsweiler", en alsacien "Rappschwihr" et en français Ribeauvillé.
Le village appartenait aux seigneurs de "Rappoltstein" ou "Ribeaupierre" résidant depuis le XIème siècle au château de Rappoltstein, rebaptisé Saint-Ulrich. Les châteaux de "Hohrappoltstein" ou " Haut-Ribeaupierre" et de "Girsberg" furent construits au XIIIème siècle par les "Rappoltstein" qui fortifièrent également la ville à la même époque.
Les "Rappoltstein" et leurs successeurs étaient " rois des ménétriers " : cela signifie qu’ils avaient en fief d'Empire la protection et la juridiction de tous les musiciens itinérants et baladins d'Alsace.
La confrérie des ménétriers se réunissait chaque année à Ribeauvillé le 8 septembre. Après un pèlerinage à Notre Dame de Dusenbach au son des instruments, les "Rappoltstein" jugeaient les litiges entre musiciens. Le "Pfifferdaj" ou jour des ménétriers est à nouveau célébré avec force fastes.
Maisons Renaissance, de vignerons, rues médiévales, peuvent être admirées dans le village sans oublier la Maison des Ménétriers ou « Pfifferhüss », ancien siège de la Confrérie des Ménétriers protégée par la famille des Ribeaupierre. Cette maison possède un très bel oriel de 1663.
Le magnifique oriel de la Maison des Ménétriers, sculpté d’une annonciation la Vierge à gauche et l’ange Gabriel à droite
Riquewihr
C’était le bourg principal d'une seigneurie appartenant aux seigneurs de Horbourg qui le fortifièrent en 1291.En 1324, les "Horbourg" vendirent tous leurs biens aux comtes de Wurtemberg et Riquewihr resta aux mains des Comtes, puis Ducs de Wurtemberg jusqu'en 1793, comme en témoigne l’omniprésence de leurs armoiries dans la ville.
En 1525, les habitants lassés du traitement tyrannique infligé par les ducs, prirent part à la révolte des Paysans. Le XVIème siècle et le début du XVIIème marquèrent l'apogée de la ville, enrichie par la vente de ses vins réputés mais la Guerre de Trente Ans mit fin, ici aussi, à cette prospérité.
Rattachée à la France en 1796, Riquewihr connut un nouvel essor au XIXème siècle.Depuis, la ville connaît un succès touristique mérité et est devenue un des lieux les plus visités de France.
Se promener dans les rues de Riquewihr, c’est aller de découverte en découverte, toutes d’exception, : maisons de notables, oriels, sculptures, belles portes :
La Maison Jung-Selig dite le «gratte-ciel», 5 étages à pans de bois ornés de «chaises curules»
25m de haut, l’une des maisons à colombages les plus hautes d’Alsace
La Maison Conrad Ortlieb de 1574 et son bas-relief sur lequel en partie gauche, le propriétaire affirme « …cette construction chacun peut la contempler… elle a été réalisée selon la forme que j’ai imaginée, je sais qu’elle ne plaira pas à tout le monde » et en partie droite, le propriétaire dialogue avec la mort : « O mort tu n’as pas de pouvoir sur moi, dans cette maison je mène ma vie fastueuse ». La mort lui répond : « renonce à toute cette magnificence, cette maison tu l’as construite pour un autre »
La Maison du Cloutier, et ses poteaux corniers sculptés de personnages en pied, l' un représentant un cloutier en tablier de cuir avec son marteau, évoquant le métier du commanditaire, l’autre un homme sauvage.
Le Dolder ou Untertor, Porte Haute :
ancien beffroi du XIIIème siècle qui domine la ville de ses 25 mètres de haut
La Maison n°13 rue Général de Gaulle, XVIème siècle et son bel oriel à deux étages sur lequel on peut lire une inscription en vieil allemand qui rapporte que cette année-là les vignes et arbres fruitiers ont succombé au gel dans toute l’Europe.
La Maison Dissler début XVIIème siècle, caractéristique de l’art de la Renaissance Rhénane avec son pignon à volutes et son oriel richement orné.
Et en quittant Riquewihr après ce voyage de plusieurs siècles en arrière, on se dit qu’elle mérite bien d’être appelée « perle de l’Alsace et du vignoble » et qu’être l’un des plus beaux villages de France, prend ici toute sa légitimité.
Turckheim
Connu dès 742, le village a appartenu au Moyen Âge à l'abbaye des Bénédictins de Munster. En 1312, il fut élevé au rang de ville et fortifié puis en 1354, adhéra à la Décapole. Les prérogatives importantes de l'abbé de Munster furent à l'origine de conflits fréquents avec la ville.D’autre part une situation plutôt confuse régnait puisque la moitié de Turckheim appartenait à la seigneurie de Hohlandsberg (et donc de fait aux "Habsbourg") puis fût donnée en gage au comte de Lupfen qui envahit la ville en 1465. Ce conflit ne sera définitivement réglé qu'en 1485.
Après 1672, Turckheim se voit dépouillée de son autonomie par le roi de France. Ses malheurs continuent car en 1675, après sa victoire sur les Impériaux, Turenne permit à ses troupes de piller et d'incendier la ville car son bourgmestre avait aidé les Impériaux.
Heureusement tout ne fut pas détruit dans la ville et on peut y admirer encore dans les beaux quartiers anciens :
Le Corps de Garde, beau bâtiment construit en 1580 ancien poêle (association) des corporations et entrepôt ;
La Porte de France dite Untertor (Porte Basse) de 1315 et la plus ancienne des trois portes restantes ;
L’Auberge aux Deux Clefs, de 1620 (appelée autrefois Statthof) et son très bel oriel en bois sculpté
L’Auberge à l’Homme Sauvage, de 1609, l'enseigne en métal peint représente un homme sauvage et un petit homme tenant un gobelet à la main représentant un gourmet (qui goûtait les vins)
L’Auberge au Bœuf Rouge, de 1609 et son très bel oriel Renaissance (1620), orné d’écus aux noms de ses anciens propriétaires
Sources :
http://www.encyclopedie.bseditions.fr
Wikipedia