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Le Siège de La Rochelle
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Armoiries :
de gueules au vaisseau d'or équipé d'argent, sur une mer de sinople ; au chef cousu d'azur à trois fleurs de lys d'or.
Devise :
Servabor Rectore Deo « Je serai sauvé sous la garde de Dieu »
Origines
Si l’Édit de Nantes ramena la paix dans le royaume de France, il eut aussi comme effet de créer un État dans l’État. La menace vis-à-vis du pouvoir royal est bien réelle, et Richelieu entend bien la réduire à néant. Grâce à l’édit d’Henri IV, La Rochelle est devenu un haut lieu de la religion réformée en France. Ce port, dernière place de sûreté des Huguenots, reçoit de mer l’aide des Anglais, prompts à intervenir lorsqu’il s’agit de mettre en péril le pouvoir de leur grand rival. La principale crainte de Richelieu est que cette place forte devienne une sorte de seconde capitale, bastion d’où les protestants, aidés financièrement par l’Angleterre, pourraient s’emparer de l’ensemble du territoire. Sa décision est donc prise : il faut prendre sans tarder la Rochelle.
Le front de mer vu de l'avant-port et la ville
Gravure aquarellée du milieu du XVIIe siècle
© B.M. La Rochelle : V.2055,2056
Début du siège
La Rochelle est soutenue par l'Angleterre parce qu’elle est une ville protestante mais aussi dans le but de freiner le développement de la marine française. George Villiers, duc de Buckingham (en français Bouquinquan), quitte le port de Portsmouth avec 110 vaisseaux et 6 000 hommes.
George Villiers, duc de Buckingham
Lorsque Richelieu l’apprend, il se saisit de ce prétexte pour commencer le siège de la ville et fait fortifier les îles de Ré et d’Oléron. Les 20 000 hommes de l’armée royale se déploient autour de la ville, coupant toutes les voies de communication terrestres. Le ravitaillement ne peut plus venir que de la mer.
"Le siège de La Rochelle"
par Henri-Paul Motte en 1881
Le tableau original mesure 1,90m par 1,12m et est exposé au Musée d'Orbigny à La Rochelle
La digue
Buckingham s’installe dans un premier temps sur l’île de Ré, le 22 juillet 1627. Bien qu'étant elle-aussi protestante, l'île n'a cependant pas rejoint la rébellion contre le roi. Le duc en est chassé par Henri de Schomberg et Toiras, puis battu en mer le 17 novembre. Il finit par rentrer sans gloire en Angleterre. Pour empêcher le ravitaillement par mer, Richelieu entreprend la construction par 4000 ouvriers d’une digue longue de 1 500 mètres et haute de vingt mètres. Les fondations reposent sur des navires coulés et remblayés. Des canons pointés vers le large sont disposés en renfort.
Partie de la baye ou port de La Rochelle
Plan de la digue et détails d'aménagements en bois
© B.M. La Rochelle : Album Bournaud
Une fois le siège levé, la digue est détruite, et aujourd'hui, la tour Richelieu, à l'entrée du chenal d'accès au port de plaisance des Minimes et du Vieux Port, marque l'emplacement de l'ancienne extrémité nord de la célèbre digue de Richelieu dont les restes sont visibles à marée basse.
Plan d'ensemble du port (Carte Topo)
© I.G.N. La Rochelle 1329 1/50 000
L’agonie
Les vivres commencent à s’épuiser, et les navires anglais venus en soutien sont contraints de rebrousser chemin. La décision est alors prise, comme à Alésia, de faire sortir de la ville les « bouches inutiles ». Sont ainsi expulsés femmes, enfants et vieillards. Tenus à distance par les troupes royales qui n’hésitent pas à faire feu sur eux, ils errent pendant des jours sans ressources et décèdent de privation. Une deuxième puis troisième expédition anglaise échouent, malgré des tirs nourris. Les Rochelais sont contraints de manger ce qu’il leur reste : chevaux, chiens, chats… Lorsque la ville finit par se rendre, il ne reste que 5 500 survivants sur les 28 000 habitants, à qui Louis XIII accorde son pardon.
Louis XIII
Ils doivent néanmoins fournir un certificat de baptême, et les murailles sont rasées.
La capitulation est inconditionnelle. Par les termes de la paix d'Alès du 28 juin 1629, les Huguenots perdront leurs droits politiques, militaires et territoriaux, mais conserveront la liberté de culte garantie par l'Édit de Nantes.
À l'Hôtel de ville de La Rochelle existe toujours le bureau de Jean Guiton où on peut encore voir les traces dans le marbre d'un couteau que Guiton aurait planté par colère au début du siège, en disant que si un seul rochelais avait l’idée de se rendre aux troupes du cardinal Richelieu, il le tuerait de ses propres mains.
Projet d'agrandissement pour la ville et construction d'un nouveau bassin (milieu du XVIIIe siècle)
par Artus. © A. Génie Vincennes
Sources :
Wikipedia