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De Rupella à La Rochelle
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Armoiries :
de gueules au vaisseau d'or équipé d'argent, sur une mer de sinople ; au chef cousu d'azur à trois fleurs de lys d'or.
Devise :
Servabor Rectore Deo « Je serai sauvé sous la garde de Dieu »
Jusqu’au Xème siècle, la ville n’est qu’un port de pêcheurs nommé Rupella.
En 1154, le remariage d'Aliénor d’Aquitaine avec le roi d’Angleterre sera pour la ville le début de toute son histoire atypique, ballottée au cours des siècles entre la couronne de France et celle d’Angleterre. La ville va pourtant s’enrichir de ses passages de l’une à l’autre, elle fera ratifier à chaque fois des droits particuliers et deviendra rapidement la ville la plus libre du royaume. Ainsi, elle aura un maire et des échevins élus par leurs pairs, le droit de commercer avec l’ennemi même en période de guerre, alors qu’aucune ville n’a de tels privilèges. C’est en donnant en 1199 sa première charte à la ville qu’Aliénor d’Aquitaine lui promettra un destin prospère.*L’hôpital AUFREDY et la rue Pernelle*
ou l’histoire d’Aufredy et de son épouse Dame Pernelle
En 1196, un riche marchand nommé Aufredy met toute sa fortune dans une expédition périlleuse et envoie ses bateaux vers l`Afrique. C’est un homme important, possédant un hôtel particulier, reconnu dans la cité et admiré. Mais le temps passe et les navires qui devaient revenir au bout de trois ou quatre mois ne sont toujours pas en vue à l’horizon. Le pécule qu’Aufredy avait conservé pour vivre en attendant le retour des bateaux s’amenuise et le voilà bientôt dans l’indigence. Tous ceux qui le considéraient il y a peu comme un héros, le renient en évoquant son avidité. Aufredy et sa femme Pernelle sont ruinés et réduits à la mendicité. C’est au pied des églises qu’on les retrouve, attendant quelque aumône et vivant d’expédients.
Mais par un beau matin de l`an de grâce 1203, une rumeur enfle…On cherche le couple à travers toute la ville. Des navires seraient en vue et il semblerait que ce soit les leurs. Après des recherches difficiles on les retrouve dans un coin perdu de la ville et le couple se met à espérer. En effet ce sont bien les navires d’Aufredy qui sont de retour chargés non pas d`or et d’argent mais des épices les plus rares et des bois les plus précieux ; la famille retrouve sa fortune encore plus importante.
Si l’on peut voir aujourd’hui ce bâtiment, c’est parce que lorsqu’il était dans le plus grand dénuement, seules les religieuses en place avaient accepté d’aider sa famille ; Aufredy avait alors promis que si la fortune lui revenait, il construirait à cet endroit même, un hôpital pour les indigents de la ville.Mais non seulement il construisit cette bâtisse qu’il dédia aux soins des plus démunis mais il cessa le négoce et se convertit dans le soin aux malades aidé en cela par son épouse.
Voilà comment le premier hôpital de charité a été créé à La Rochelle sous la bienfaisance de Dame Pernelle.
*La Place de Verdun*
et la ruse des rochelais pour se débarrasser des anglais
Cette place appelée aujourd`hui place d`Armes ou place de Verdun en souvenir des rassemblements de troupes réalisés à cet endroit lors de la première guerre mondiale, était au moyen âge, le siège du Château Vauclair, édifice militaire bâti par les anglais et permettant d’administrer la ville.
En 1356, pendant la Guerre de Cent Ans, le roi Jean II le Bon est fait prisonnier par les anglais lors de la Bataille de Poitiers. La couronne de France incapable de payer la rançon du roi signe en 1360, le traité de Brétigny par lequel à la place de monnaie sonnante et trébuchante, elle donne certains de ses fiefs à l`Angleterre. La Rochelle devient donc anglaise.Mais le responsable de la place, un homme rustre et sans culture, ne perçoit pas la richesse marchande de la ville. Il se met rapidement à dos les habitants qui rêvent de se libérer du joug de cet homme. En 1372, le maire Jean Chaudrier, sachant que le capitaine anglais Philippe Mancelle ne sait pas lire, lui prépare un piège et va alors user d'un stratagème pour que la garnison anglaise sorte de la forteresse.
Il l’invite à dîner et lui fait remettre une lettre scellée du grand sceau du roi d'Angleterre. Le capitaine lui demande alors de lui lire le document, ce que fit Chaudrier en inventant le contenu qui ordonnait à l'officier de passer ses troupes en revue sur la place du château dès le lendemain. Ce qui fût fait ; tandis que la garnison anglaise sort de l'enceinte du château pour présenter les armes, mille deux cents rochelais chargèrent et s'emparèrent du château où il ne restait plus qu'une douzaine d'hommes pour sa surveillance. Les anglais piégés furent chassés de la ville grâce à « ce vertueux guerrier qui reprit sur les anglais les murs de La Rochelle » comme le chantera plus tard Renée Chaudrier (arrière-petite-fille de Jean) la mère de Ronsard.
Heureux d’apprendre la nouvelle le roi de France salue l’intervention de la population et se réjouit de voir la ville redevenir française.
Mais le conseil des échevins ne l’entend pas ainsi et il refuse l'entrée de la ville aux soldats du roi commandé par Du Guesclin en expliquant qu`ils n`ont pas été libérés par lui et que pour le moment la ville est libre. Si le royaume de France veut à nouveau posséder La Rochelle, le roi doit reconnaître tous les anciens privilèges de la ville et lui accorder en plus celui de battre monnaie.
Le roi Charles V réputé Sage ne peut se permettre d’avoir une ville libre et si prospère aux portes de son royaume. Il est donc obligé d’accepter le chantage des rochelais. Avec ce droit de battre monnaie la ville va à nouveau s`enrichir, attirant de plus en plus de marchands.
*La Tour de la Lanterne ou Tour des Quatre Sergents*
Mais aussi Tour du Garrot, son premier nom
Tour du Garrot :
Selon certaines sources, à leur arrivée, les navires étaient désarmés avant d’entrer dans le port. Un appareil de levage dans la tour permettait de "garrotter" les canons et de les soustraire aux bateaux qui pouvaient ainsi entrer dans le port sans risque pour la cité. Le capitaine de tour était désigné comme étant le "désarmeur des nefs".
Tour de la Lanterne :
On allumait chaque nuit dans la tourelle vitrée « un gros cierge » pour guider les vaisseaux. La tour est un représentant exceptionnel des phares construits à la fin du Moyen Age
Tour des Quatre Sergents :
En 1822, on y enferma quatre sergents du 42ème régiment de ligne qui avaient comploté contre Louis XVIII… Ils sont passés dans l’Histoire sous le nom des "Quatre Sergents de La Rochelle" et la tour conserve leur souvenir…
*La Rue du Minage et la Fontaine du Pilori*
La rue du Minage tient son nom de l'entrepôt à grains où avaient lieu le pesage et les transactions. La fontaine, à l’origine s’appelait « Fontaine du Puits Lori » et était au fond d’une énorme excavation circulaire dans laquelle il fallait descendre par l’un des deux escaliers en forme de fer à cheval, d’accès difficile et dangereux, notamment en hiver. Après bien des accidents, la fosse est comblée en 1711, et en 1722, la « Fontaine du Pilori », ramenée au niveau du sol, est de nouveau opérationnelle. Elle a été classée monument historique en 1925.
*La « Maison au chien »*
Rue Chaudrier
Au croisement avec la rue Fromentin, une échauguette sur la maison à l’angle attire le regard ; si on lève les yeux vers le haut de la maison, on voit, sur un toit en écaille trôner sur son séant un gentil petit roquet. C'est l'effigie du chien appartenant au maire Pineau qui habitait ces lieux en 1563; ce qui fit que le bon peuple Rochelais n'appelait plus ce canton que : canton de Lève-Nez !
*La Rue de l’Escale*
Elle doit son nom à Jean de Lescale, président du Présidial de 1638 à 1663, qui y habita. C’est la seule rue de La Rochelle encore pavée en galets ronds ; ces galets servaient de lest aux navires venant du Nord de l'Europe à vide, pour charger des cargaisons de sel et de vin.
Sources :
Ville de La Rochelle :
http://www.larochelle-info.com