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Abbaye de Fontdouce
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Histoire de l’Abbaye de Fontdouce
XIIème siècle
Roman et Gothique
Classé MH
Des débuts modestes…
L’abbaye de Fontdouce est fondée vers 1111 sur les bords de la « Fontaine Douce », par le seigneur de Taillebourg.
Bien que non affiliés à l’Abbaye de Cîteaux, les moines bénédictins, suivent tout de même des règles d’inspiration cistercienne, montrant par là leur volonté de retrouver l’austérité originelle de la Règle de Saint Benoît.
Le plus ancien vestige en élévation reste les chapelles superposées (chapelles haute et basse) datant des années 1120.
Les deux chapelles romanes superposées
à l’apogée !
Une église abbatiale est édifiée vers la fin du XIIème siècle. D'après une gravure de Pierre Vincent en 1787 de « l’Abbaye Royale de Notre Dame de Douce fontaine, dite Fon Douce », et les vestiges d'un pilier, on peut imaginer aisément la taille considérable du monument.
Base d’un pilier de l’église abbatiale.
Au début du XIIIème siècle le cloître gothique est progressivement construit à l’ouest de la première abbaye romane.
Autour de celui-ci, se trouvait la salle capitulaire, ouverte directement sur le cloître, un réfectoire alimenté par la Fontdouce, la cuisine et juste au dessus de la salle capitulaire, le dortoir des moines. Transition entre le cloître et l'extérieur, le couloir parloir montre la même richesse architecturale que la salle capitulaire.
La salle capitulaire
L’abbaye voit alors son apogée : elle possède des prieurés en Vendée et près de Pons, mais aussi des terres dans un rayon de 100 km, incluant des salines sur la côte. Les moines, dont le nombre a du fortement s’accroître, vivent dans une certaine opulence.
Les périodes sombres
Au XVème siècle, Fontdouce devient une abbaye royale, ce qui entraîne un profond changement de son administration : l’abbé est dorénavant nommé par le roi. C’est souvent un grand laïc à qui le roi octroie la commende, c'est-à-dire 80% des revenus de l’abbaye. Cette nomination entraîne peu à peu le déclin de l’abbaye comme centre spirituel et économique.
Les guerres de religion, au XVIème siècle, vont accélérer sa décadence. L’église abbatiale est saccagée et ne sera jamais reconstruite. C’est ensuite la Révolution française qui va apporter son lot de destructions : plusieurs bâtiments dont le réfectoire disparaissent. Les derniers moines sont chassés en 1793 et l’année suivante le site est vendu comme Bien National pour servir de propriété agricole. Le fermier qui rachète les lieux construit alors, sur les restes des bâtiments conventuels, une maison de style Premier Empire.
La renaissance
Dans les années 1820, Fontdouce entre dans la famille des propriétaires actuels qui, en 1986, feront classer monuments historiques les parties gothiques, salle capitulaire et parloir.
A partir de 1970, les propriétaires entreprennent une série de fouilles destinées à la restauration de l’Abbaye de Fontdouce. Ils font progressivement revivre la très belle salle capitulaire et le parloir gothique, les deux chapelles romanes superposées et plusieurs autres vestiges.
En 1986, le site est entièrement classé monument historique.
Fontdouce aujourd'hui
A la suite du travail commencé dans les années 1970, un chantier de fouilles archéologiques dirigé par la DRAC a été réalisé à l’Abbaye de Fontdouce en juillet 2006 par une équipe d’archéologues professionnels, de fouilleurs bénévoles, étudiants en Histoire ou en Archéologie, amateurs éclairés et passionnés d’Histoire médiévale.
Une vaste salle des moines de 300m² a été mise au jour dans le sous-sol devant le logis du XIXe siècle.
A partir de 2008, des travaux de restauration de la salle des moines sont entrepris et se termineront un an plus tard par la pose de la couverture de la salle.
En 2011, la salle des moines restaurée est inaugurée et Fontdouce fête en même temps les 900 ans de son histoire.
Les photos montrées ont été prises en octobre 2008 et la salle des moines n’en fait pas partie ; mais nous comptons bien retourner rapidement à Fontdouce pour y retrouver ce charme et cette quiétude qui nous avaient séduits.
Fouilles de la Salle des Moines devant la maison du XIXème siècle
Lieu de travail au XIIème siècle, cette salle offre de nombreux vestiges comme un escalier en colimaçon, des latrines, une cheminée, un dallage magnifiquement conservé, des arcades, chapiteaux, colonnes… et constitue ainsi une véritable réserve archéologique.
Parmi les bâtiments monastiques encore très bien conservés, on ne peut qu’admirer la très belle salle capitulaire et le parloir gothiques aux pierres restées étonnamment blanches, les deux chapelles romanes superposées et plusieurs autres vestiges, dont l'enfermerie. Ces bâtiments sont les témoins des nombreuses transformations subies par l’abbaye. Les ruines de l’abbatiale gothique témoignent également de la puissance que Fontdouce a connue.
Mais l’attrait de Fontdouce tient aussi à sa situation au cœur d’un vallon verdoyant et à sa mise en valeur par des jardins à la française et des bassins d’eau claire. Les jardins ont été reconstitués à partir d’une gravure de l’abbaye datant d’avant la Révolution française. Ils sont ponctués de points d’eau (fontaines et bassins) alimentés par la rivière dont la source est située quatre cents mètres plus loin en amont.
Les travaux de restauration entrepris ont permis à ce monastère des XIIème et XIIIème siècles de retrouver sa splendeur d’origine dans un cadre naturel préservé. Cette restauration s’est concentrée d’abord sur la chapelle basse, dont les voûtes montrent toute la sobriété de l’art roman, et sur la salle capitulaire à la voûte d’ogives à douze travées, de style gothique richement ornementé. La salle est traversée par une canalisation d’eau provenant du ruisseau qui a donné son nom à l’abbaye : la Fontaine Douce.
Canalisation dans la salle capitulaire
Comme elle porte bien son nom cette abbaye : l’eau est partout, petite cascade murmurant délicatement dans une fontaine ou un bassin, canalisée et plus sage, ici dans le lavoir, ou là dans le miroir tranquille d’un canal. Oui l’eau est partout à Fontdouce, contribuant à ce sentiment de paix, de quiétude que nous avons ressenti en la visitant par une chaude après-midi d’octobre.
Visite de Fontdouce
La Chapelle romane basse
Pot acoustique dans la chapelle
Les architectes du moyen âge ont placé parfois à l'intérieur des édifices religieux, dans les parements des murs, des pots acoustiques de terre cuite, probablement pour augmenter la sonorité des vaisseaux. On constate souvent la présence de ces pots dans les chœurs des églises des XIIème et XIIIème siècles. Ces poteries sont généralement engagées dans la maçonnerie, ne laissant voir à l'intérieur que leur orifice au ras du mur.
Salle Capitulaire gothique XIIIème siècle
(l’une des plus vastes connues en France)
Voûtes de la Salle Capitulaire
Cet orifice creusé dans le mur de la Salle Capitulaire permettait d’écouter ce qui se disait de l’autre côté, dans le parloir !
Depuis les "grandes oreilles" se sont bien modernisées...
Le parloir gothique
L’enfermerie : les moines menacés d’exclusion y faisaient un séjour.
Ruines de l’Eglise Abbatiale : une absidiole
Marque laissée par les tâcherons, ouvriers ayant travaillé à l’Abbaye.
Autre marque de tâcheron.
Vue sur le jardin, d’une fenêtre de la Chapelle haute
L’eau à Fontdouce, dehors :
Dans le canal qui traverse les jardins,
L’autre côté du canal
De bassin…
En bassin
Encore un autre
Ou dans le lavoir
L’eau à Fontdouce, dedans :
Canalisation dans la Salle Capitulaire…
Qui par le passage voûté dans le mur…
Rejoint l’extérieur
Voir aussi ‘L’eau dans les Abbayes » ICI
Sources :
Abbaye de Fontdouce
Wikipédia