• Abbaye de Daoulas

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    Histoire de l’Abbaye de Daoulas

     

    XIIème siècle

    Roman et Gothique

    Classé MH

     

    Abbaye de Daoulas 12ème siècle Finistère Ordre de Saint Augustin

     

     

    Cette ancienne abbaye de l'Ordre de Saint-Augustin située sur la commune de Daoulas dans le département du Finistère, est maintenant la propriété du Conseil général du Finistère.

    La gestion et l’animation de l’abbaye sont confiées à l’Association pour le rayonnement de l'Abbaye de Daoulas qui organise des expositions archéologiques, historiques ou ethnographiques de renommée internationale sur des sujets divers (les Celtes, les Inuits, l'âge du bronze, les couronnes du monde, l'Égypte des pharaons, les Dogons, les fées, les Vikings…).

     

    La tradition rapporte que l'abbaye de Daoulas fut fondée en 1173 par Guyomarch IV de Léon, vicomte de Léon en expiation du meurtre de son frère Hamon, évêque de Léon, mais la légende de Saint Tadec et Saint Judulus évoque une fondation antérieure : cette légende dit qu'un seigneur du Faou, encore païen, avait commis un double crime dans l'église de Daoulas :

    « Ayant appris que les supérieurs des monastères de Cornouaille s'étaient réunis non loin de ses terres pour conférer ensemble, ce seigneur (...) se fit accompagner d'une bande de soldats, enfonça les portes de l'église où se trouvaient les ennemis de l'ancienne religion et massacra Saint Tadec et Saint Judulus. Cependant Dieu vengea ses serviteurs.

    Un dragon horrible ravagea le bourg du Faou et ses environs, le seigneur devint la proie du malin esprit, et il fallut toute la puissance de saint Pol, évêque de Léon, pour vaincre le monstre et guérir le meurtrier. Celui-ci, devenu chrétien, fonda le monastère de Daoulas, en réparation de son crime sur le lieu même où saint Judulus avait été assassiné par lui. »

     

    L'Abbé de Daoulas et les religieux jouissaient de puissants et nombreux droits seigneuriaux, du droit d'offrande dans de nombreuses églises et chapelles, du tiers des revenus du "Passage de Saint-Jean", (servant pour passer et repasser entre les paroisses de Daoulas, Plougastel et Guipavas sur la rivière et bras de mer) et de nombreuses autres sources de revenus, provenant souvent de "fondations".

    En 1692, le roi Louis XIV unit l'abbaye de Daoulas au séminaire royal des aumôniers de la marine à Brest, tenu par les Jésuites. Les Jésuites se substituent désormais à l'abbé commendataire pour toucher les revenus de la mense abbatiale ; cette situation durera jusqu'à l'expulsion des Jésuites de France en 1762.

     

    L'abbaye de Daoulas qui est un témoignage exceptionnel de l'art en Bretagne depuis le XIIème siècle lors de sa fondation, présente de nos jours une physionomie bien différente :

    L'église abbatiale est ruinée même si certains éléments ont été sauvés et sont conservés dans l’actuelle église paroissiale Notre Dame.

    La cuisine et le réfectoire

    Au XIIème siècle, lors de la fondation de l’abbaye, la cuisine et le réfectoire sont placées dans l’aile nord du cloître. Des traces d’argile cuite dans une fosse, indiquant l’installation d’un foyer ont été retrouvées lors de fouilles archéologiques.

     

    Abbaye de Daoulas Finistère cheminée bâtiments anciens cuisine et réfectoire

    Une cheminée très originale surmonte le pignon de l’un des bâtiments.

     

    Le Cloître

    XIIème siècle, Classé aux MH

     

    Unique en Bretagne, il comprenait à l’origine 44 piliers ; il est en partie démantelé vers la fin du XIXème siècle par sa propriétaire d’alors, Mlle de Berdouaré, qui vend les pierres de ses arcades.

    Une vingtaine d’années plus tard, le nouveau propriétaire, Émile Danguy des Déserts, va récupérer et reconstituer trois de ses côtés.

     

    Abbaye de Daoulas Finistère le cloître, le jardin et la vasque claustrale

    Deux côtés du cloître et son jardin vus du troisième côté.

    Au fond dans l’angle à droite, la vasque claustrale.

     

    Des colonnes simples et doubles soutiennent les arcatures ; les chapiteaux des colonnes ont tous des sculptures différentes, avec des motifs végétaux dans la partie inférieure et géométriques dans la partie supérieure.

    Dans l’un des angles du cloître, a été placée la vasque claustrale qui devait à l’origine en occuper le centre comme habituellement dans les cloîtres. Bien que la datation en soit inconnue, on avance toutefois le VIIème ou le IXème siècle comme époques de sa construction.

     

    Abbaye de Daoulas Finistère la vasque claustrale dans le cloître

    La vasque claustrale

     

    C’est l’un des éléments les plus remarquables de l’Abbaye et on suppose qu’elle fut utilisée soit comme fontaine monumentale soit comme fontaine aux ablutions.

    Ce grand bassin circulaire de 1m30 de diamètre est décoré sur l’extérieur de 10 masques dont la bouche ouverte sert à l’écoulement de l’eau qui monte dans la vasque par un conduit médian. Des décors géométriques, étoiles, motifs de vannerie, roue, croix, ornent l’espace entre les têtes. Une unique scène historiée représente un âne attaqué par un loup.

     

    La Chapelle Notre-Dame-des-Fontaines

    Inscrite aux MH

     

    Au départ simple oratoire déjà cité dans un acte de 1638, elle a été remaniée en 1880 et restaurée en 1986. 

    A l’intérieur, deux stalles provenant de l'ancienne église gothique, au-dessus du maître-autel un tableau de la Vierge encadré à gauche par une statue d’une Vierge à l’enfant et à droite par une statue du Christ.

    Sur le mur à gauche du maître-autel, la statue d’une autre Vierge à l’Enfant tenant une pomme dans la main droite et sur le mur à droite, la statue de Saint Thélo chevauchant un cerf, dont la course, selon une légende, doit, en une nuit, délimiter le terrain de son futur monastère.

     

    La Fontaine monumentale Notre-Dame-des-Fontaines

    Inscrite aux MH

     

    Son aspect actuel date de 1550 et elle a été « renouvelée » à cette époque par l'abbé Olivier du Chastel, comme l’indique l’inscription au dos de l’édifice ; Le terme « renouvelée » indique qu’une fontaine se trouvait auparavant à cet endroit.

    De style gothique, elle forme un rectangle de 6 mètres sur 4 mètres et abrite dans la niche au sommet, une Vierge à l'Enfant tenant une pomme dans la main, symbole de l’annulation du péché originel. Elle a probablement été édifiée à l'emplacement d'un ancien lieu de culte païen, en particulier druidique comme une très ancienne statue située à proximité semble l'illustrer.

    Les trois bassins rappellent la Sainte Trinité et aussi le chiffre 3, sacré pour les Celtes ; les pèlerins se désaltéraient dans le premier bassin, baignaient leurs yeux avec l’eau du second car elle était censée guérir les maladies ophtalmiques et se lavaient les pieds dans le troisième bassin. Cette fontaine fut par le passé l'objet d'une grande dévotion.

    Le bassin de la fontaine est surmonté d'une sorte de petite chapelle gothique en pierre de Kersanton, couverte de deux rampants aigus avec clochetons aux quatre angles avec en façade, la niche citée plus haut.

    Un lavoir situé à proximité est alimenté par l’eau de la fontaine grâce à un aqueduc.

     

    Le Jardin de plantes médicinales

     Créé en 1984

     

    Lors de son acquisition de l’Abbaye de Daoulas en 1984, le Conseil général du Finistère décide de recréer un jardin de plantes médicinales dans le style des jardins des abbayes du Moyen Âge et de la Renaissance.

    Avec une surface de 4000 m2, le jardin remodelé permet aujourd’hui de découvrir plus de 300 espèces de plantes médicinales d’ici et d’ailleurs.

    Outre le jardin traditionnel, composé de plates-bandes bordées de buis associant les fleurs aux plantes condimentaires et aromatiques, l’abbaye offre un jardin des plantes médicinales de Bretagne, un jardin des plantes médicinales des cinq continents, des plantes tinctoriales et des plantes toxiques.

    Ainsi, dans cet espace spécifique s'ajoutent, aux plantes habituelles, médicinales, condimentaires et aromatiques, des plantes exotiques, magiques, en voie de disparition. Le jardin se prolonge dans le cloître avec une ornementation de buis et fougères.

     

    Abbaye de Daoulas Finistère le jardin de plantes médicinales, exotiques et condimentaires

     

    De jardin historique, il devient aussi un lieu d'échanges s'adressant aux particuliers ou aux professionnels à la recherche de savoirs et de compétences en matière de plantes médicinales et bénéficie aujourd'hui d'une reconnaissance scientifique et du soutien du Conservatoire botanique national de Brest, de la faculté de pharmacie de Lille et de la Société française d'Ethnopharmacologie de Metz.

     

     

    Visite de Daoulas

     

    Le Cloître :

     

     

    Abbaye de Daoulas Finistère le cloître 12ème siècle deux des trois côtés restants

    Deux des trois côtés restants du cloître et des bâtiments de l’Abbaye 

     

     

    Abbaye de Daoulas Finistère le cloître 12ème siècle arcatures, chapiteaux, colonnes simples et doubles

    Les arcatures sont supportées par des chapiteaux surmontant des colonnes simples et doubles en alternance.

    Chaque chapiteau est sculpté de motifs végétaux en partie basse et de motifs géométriques en partie haute. Chaque sculpture est différente des autres.

     

     

    Abbaye de Daoulas Finistère le cloître vu depuis la porte d'entrée de la salle capitulaire

    Vue du cloître depuis la porte d’entrée de la salle capitulaire aujourd’hui disparue

     

     

    Abbaye de Daoulas Finistère entrée de la salle capitulaire ouvertures géminées, statues de Saint Pierre et d'un moine

    L’entrée de la salle capitulaire vue du cloître

     

    De chaque côté de la porte, deux ouvertures géminées basses et profondes, pratiquées dans l’épaisseur du mur.

    A gauche de la porte, la statue d'un moine mendiant aux yeux bridés ; à droite, non visible sur la photo, la statue de saint Pierre.

     

     

    Abbaye de Daoulas Finistère le cloître et la vasque claustrale

     A travers les colonnes géminées, vue sur la vasque claustrale placée dans l’angle.

     

     

    Abbaye de Daoulas Finistère, cloître, vasque claustrale, masques et ornements géométriques

    La vasque claustrale dont l’eau s’écoule par les masques placés sur le pourtour extérieur.

     

     

    La Chapelle Notre-Dame-des-Fontaines :

     

     

    Abbaye de Daoulas Finistère Chapelle Notre-Dame des Fontaines intérieur

    Intérieur de la Chapelle Notre-Dame-des-Fontaines

     

    Au-dessus du maître-autel, le tableau de la Vierge ; à gauche, la statue d’une Vierge à l’Enfant et à droite la statue du Christ en Bon Pasteur.

    Sur le mur latéral de gauche, la statue de la Vierge à l’Enfant, tenant une pomme et sur le mur en face, , la statue de Saint Thélo chevauchant un cerf.

     

     

    La Fontaine monumentale Notre-Dame-des-Fontaines :

     

     

    Abbaye de Daoulas Finistère Fontaine monumentale Notre-Dame-des-Ffontaines

    La fontaine et ses trois bassins

     

     

    Abbaye de Daoulas Finistère Fontaine Notre-Dame-des-Fontaines bassin de la fontaine

     

    Le premier bassin de la fontaine, abrité par une construction figurant une petite chapelle. 

    Une niche la surmonte, qui abrite une statue de la Vierge à l’Enfant tenant une pomme identique à celle présente dans la Chapelle voisine.

     

     

    Le Jardin de plantes médicinales :

     

     

    Abbaye de Daoulas Finistère le jardin de plantes médicinales

     

    Dominant l’Abbaye, le jardin, ses carrés plantés bordés de buis et agrémentés du murmure de l’eau vive coulant dans des bassins, cette eau indispensable dans les abbayes.

     

    Les bassins

     

    Abbaye de Daoulas Finistère  l'un des bassins du Jardin de Plantes Médicinales

     

    Abbaye de Daoulas Finistère un bassin dans le Jardin de Plantes Médicinales

     

     

    Abbaye de Daoulas Finistère plantes aromatiques et médicinales dans le jardin

     Plates-bandes de plantes aromatiques et médicinales,

     

     

    Abbaye de Daoulas Finistère plantes condimentaires et tinctoriales dans le jardin

    De plantes condimentaires et tinctoriales,

     

     

    Abbaye de Daoulas Fijnistère plantes exotiques et fleurs dans le jardin

    Ou de plantes exotiques et de fleurs,

    Le jardin de l’abbaye, en plus de ses fonctions historique, conservatoire et de recherche, offre à ses visiteurs des promenades pleines de charme et de quiétude mais également instructives.

     

     

    Abbaye de Daoulas Finistère le parc

    Promenade dans le parc,

    qui offre une centaine d’espèces d’arbres, dont certains remarquables, à admirer.

     

     

    Sources :

     

    Mairie de Daoulas

    http://daoulas.bzh/ 

     

    Comité des Parcs et Jardins de France

     http://www.parcsetjardins.fr

     

    Wikipédia

    https://fr.wikipedia.org 

     

    Document Chemin du Patrimoine « Découverte du site »